Du 15 au 17 mars 2024, une quarantaine de jeunes volontaires en service civique avec le FSJU NOÉ se joignaient au plus de 500 personnes réunies à l’hôtel Hilton de Roissy pour l’annuel Limoud, « le forum de la vie juive ». C’était l’occasion pour eux de se rencontrer, de découvrir leurs missions respectives, d’échanger avec des personnes de tous âges et de tous horizons et de participer à la Formation Civique et Citoyenne (obligatoire dans leur parcours de volontaires) dispensée par Ruth Ouazana de l’association Dialogos. Le week-end fut bref mais intense, Shulamit Bacqué, volontaire en service civique à l’association Broll à Paris nous le raconte.
Ce week-end, certains l’attendaient, d’autres l’appréhendaient, mais c’était sans savoir ce qui nous attendait …
Vendredi soir, premier repas, écorce des premières rencontres. La parole fuse, les accents de certains révèlent leurs patelins.
On repère les hauts gradés : Phillipe Lévy, Débora Dahan, Ilya Fellous (l’équipe de l’Action Jeunesse du FSJU, ndlr), puis on fait la rencontre de nos collègues, des animateurs de l’Hashomer Hatzaïr, de Moadon de Netzer, de Tikvatenou, de Pilpoul ou de l’Habonim Dror ou bien tout simplement des jeunes qui, cette année, ont décidé de s’engager au service des autres.
Les mets sont copieux, Ruben, volontaire en service civique au FSJU à Lyon, réussit à réunir l’assemblée par un « kol aolam koulo » et la salle entière entonne les airs de chabbat.
Après s’être régalés, l’Escape Game peut débuter. Nous voilà dispersés et groupe par groupe accueillis par un Marocain, une Polonaise et un couple d’Argentins. Partir à la quête des histoires juives, fouiller dans le passé.
C’est la mission de la soirée et c’est chaque fois l’occasion de faire des rappels historiques des périples qu’ont connus les Juifs sur les chemins avant qu’ils ne deviennent citoyens.
La nuit de courte durée laisse place à une journée chargée.
Au programme du matin le choix est déjà riche : se rendre aux offices (libéral, massorti ou orthodoxe) pour les plus sérieux, tenter la sophrologie pour les plus ambitieux ou bien simplement prendre son temps au pti’t déj pour les plus balèzes.
Ensuite, place à : « la jeunesse en débat »
Mémoire de la shoah. Ecologie. Rapport au sionisme. Amour du prochain. Rapport à l’identité française. C’est le moment de choisir son espace de questionnement, de rentrer dans un cercle et de se positionner, d’écouter les autres et de proposer. Les débats sont encadrés, suivent une ligne de pensée et sont bien menés.
Doucement, la journée se déroule et petit à petit, on se découvre. Lors d’un beau moment d’échange et d’entrainement à la prise de parole, on apprend des expériences de chacun. Certains luttent contre le décrochage scolaire tandis que d’autres œuvrent pour créer du lien intergénérationnel et témoignent magnifiquement des moments profonds et importants passés avec leurs ainés isolés. D’autres enfin portent des projets autour de la mémoire de la Shoah ou ont pour ambition de « verdir les colos ». On parle projet et on nous donne quelques clés.
Après un second repas tout aussi copieux, la formation civique et citoyenne peut débuter. Cette année la laïcité sera notre chemin de pensée.
On retrace ludiquement l’historique de ce concept, on échange entre nous sur ce qu’il nous évoque et petit à petit on saisit, on défait les préjugés. On comprend les interactions possibles entre laïcité et religion.
Autour de nous, le Limoud règne dans chaque salle. Les interventions sont nombreuses, les thématiques dans l’air du temps. On profite de nos heures de libres pour choisir parmi les interventions qui nous ont été concoctés.
Mais, arrive le moment de mettre fin à ce Chabbat et ce n’est pas sans compter la chorale de la Havdala et les danses tous ensemble.
Le dimanche aura encore besoin de notre sérieux alors est venu le moment de se défouler un peu. Toutes les éventualités ont été pensées : rejoindre une boom endiablée, assister à un concert, ou mieux encore profiter de nos pianistes prodiges qui à quatre mains entament des airs, et nous font chanter les chants qu’on aime, tout public réuni, tout âge confondu.
Le dimanche arrive et les cafés ne suffiront pas à combler la nuit qui fut brève. Mais, la formation continue. On profite des riches intervenants que Limoud a convié, on tangue entre les salles vers ce qui nous plait. On passe d’un somptueux buffet à l’intervention d’un géopoliticien, à une réflexion sur le rapport à l’argent en passant par l’IA, mais au préalable arrêt obligatoire à la dégustation de vins.
On profite ensuite des derniers moments d’échanges et on écrit, sur nos expériences de la vie à certains moments précis.
L’heure est venue de faire le point. Chacun partage son avis, son ressenti. Certaines choses ont été adorées, d’autres moins appréciées. Mais c’est le cœur chaud de ces belles découvertes qu’on quitte l’hôtel, les souvenirs pleins la tête de ces 48 heures.
48 heures qui ont suffi à nous faire découvrir les multiples facettes de l’engagement civique, les multiples facettes de la pratique juive.
48 heures passées à nous transmettre, à nous permettre de repartir les projets plein la tête et surtout nous donner l’envie de perpétuer ces missions qui nous ont réunies et qui continueront on l’espère d’être vécues.
Merci à NOÉ et aux personnes qui le font exister. Merci à LIMOUD et à ses intervenants. Merci à chacun de s’être montré tel qu’il l’est.
Volontaire en Service civique FSJU au sein de l’association BROLL