‘’Yam Lekoulam’’, devenu « Yom Lekoulam (‘’Un jour pour tous » en hébreu), est un projet initié par les départements Social et Jeunesse. Il permet aux 6 à 16 ans de participer à des sorties pédagogiques encadrées par les animateurs des mouvements de jeunesse, fédérés par NOÉ, et de favoriser l’accès à la culture pour les enfants issus de milieu modeste.
Depuis quatre ans, plusieurs sorties dites « buissonnières », car elles se distinguent du cadre scolaire, ont été organisées sous la bannière » Yom Lekoulam « , telles, entre autres, une visite de l’Aquarium SeaLife pour une sensibilisation à l’écosystème marin, une représentation de l’Avare au Théâtre des Variétés, avec Michel Boujenah en Harpagon époustouflant, qui a donné une master class très appréciée des ados, ou bien un jeu de piste au musée du Louvre sur les traces du récit biblique de l’Exode, ou encore des ‘’Maccabiades Solidaires & Inclusives’’, qui ont réuni, pour des épreuves sportives adaptées, dans le parc de la Maison d’enfants de l’OPEJ plus de 160 participants, dont des jeunes en situation de handicap.
« Rappelons que ce programme de médiation culturelle, doté d’une ligne de 50 000 € par an, est rendu possible grâce à la générosité des donateurs de la campagne nationale pour la Tsédaka », précise Sandrine Zena-Grima, directrice de l’Action sociale.
Le dimanche 23 avril dernier, les équipes du FSJU ont ainsi renoué avec une sortie printanière, juste après Pessah, en emmenant 50 enfants au Théâtre Mogador (Paris 9e) dirigé pour Stage Entertainment par Laurent Bentata, ami de la Maison FSJU, pour assister à la comédie musicale, « made in » Broadway, « Le Roi Lion ».
Le jeune public du Réseau Ezra et des enfants de l’association « Vivre Émergence » (organisme de formation dédié à l’accueil des personnes en situation de handicap, jeunes et adultes pour les accompagner vers une insertion professionnelle réussie ou les maintenir dans l’emploi) ont découvert le spectacle de toute une génération avec émerveillement !
Il faut dire que la fable fantastique et écologique du roi de la jungle, popularisée par le célèbre long métrage d’animation de Disney, sorti en 1994, et les chansons entêtantes des compositeurs Hans Zimmer et Sir Elton John (l’histoire de la vie, Hakoun Hamatata…) étaient déjà dans toutes les têtes brunes et blondes.
Mais c’était sans compter le dépaysement assuré de la magie du spectacle vivant. « Elle les a littéralement emportés dans un autre monde ! », témoigne Diana Attia, responsable du Réseau Ezra. Acteurs-danseurs et acrobates, virtuoses, dont des enfants très doués dans les rôles de Simba et Nala, ont fait le show deux heures durant.
Impressionnés par la scénographie, la majesté des costumes et les impressionnantes marionnettes actionnées au rythme du changement à vue des tableaux féériques donnant vie aux animaux de la savane africaine, « les enfants ont passé une après-midi, ou plutôt une ‘’matinée classique’’ dans le jargon théâtral, des plus mémorables, d’autant que l’écrasante majorité n’a jamais mis les pieds dans un théâtre mais se gave d’écrans qui occultent la vibration scénique à nulle autre pareille », déclare Laura Chichportiche de l’Action Jeunesse et artisane du livret pédagogique remis à tous dès leur arrivée à Mogador.
Quand vint alors le grand final, avec la parade des animaux se prosternant devant le roi lion et sa reine, et que la savane s’est reverdie sous nos yeux au gré d’un jeu de lumières éblouissant, – allusion au symbole de la préservation de la planète, dont l’air phare « Le cycle de la vie » a embrasé la sale sous des salves d’applaudissements -, nos jeunes n’ont pas tari de commentaires sur leurs impressions, suscitées par les animateurs. Léa, volontaire en service civique NOÉ au sein de Netzer ajoute : « Dans notre travail de médiation, il est important pour nous de faire verbaliser ces enfants sur leurs impressions et les messages qu’ils ont retenus. Au-delà du simple plaisir vécu, il en ressort une étonnante maturité des enjeux du spectacle. » Cette comédie musicale leur a permis de ressentir les valeurs universelles, comme l’importance de la famille, de l’amitié et du respect de la nature.
Ainsi à la sortie du spectacle, Alon*, 14 ans, confie : » C’était une première pour moi de me rendre dans un théâtre pour une comédie musicale. Je voulais vraiment voir le Roi lion depuis longtemps, mais c’était ‘’trop trop cher’’ (sic) pour mes parents. Et en plus du spectacle, le FSJU nous a gâtés, (car) on a eu un livret avec des jeux sur le symbole du lion dans le judaïsme et un bon goûter ! » …
« J’étais épaté devant tous ces décors, et par la façon dont ils ont raconté l’histoire de Simba pour en faire un roi courageux », (Liam*, 10 ans ). » Je suis passée par plein d’émotions durant la pièce (…) j’ai beaucoup ri avec Pumbaa (le phacochère, ndlr) et Timon (le suricate, ndlr), j’ai eu peur devant l’affreux Skar (le méchant frère du roi lion Mufasa) et les affreuses hyènes … j’ai dansé et applaudi tout le temps, c’était un spectacle magique ; je ne pourrai jamais l’oublier ! » (Elsa*, 13 ans).
« Tout le concentré de nos objectifs était réuni pour cette sortie qui a créé de beaux moments de partage, de cohésion et a permis grâce à ce monde extraordinaire de captiver leur imagination. Avec le swahili, dont le refrain ‘’Hakuna Matata’’ fut à leur retour joyeusement entonné par les enfants devant leurs parents, je crois que l’hébreu ‘’Yom Lekoulam’’ est aussi devenu ‘’sans souci’’ leur compagnon de route », conclut avec enthousiasme Débora Dahan qui prévoit d’autres réjouissances pour le mois de juin.
*Les prénoms ont été modifiés par souci de confidentialité.