Rachel, volontaire active au sein de la délégation régionale Marseille-Provence, illustre parfaitement la détermination d’une jeunesse engagée. Avec ses multiples casquettes, elle défie l’antisémitisme et s’attaque courageusement aux défis contemporains. Son parcours témoigne de la vitalité de la jeunesse qui refuse de céder face aux obstacles, prouvant ainsi que l’engagement des jeunes n’est pas un vœux pieu, mais une réalité concrète et nécessaire pour notre société.
- Bonjour Rachel, peux-tu présenter en quelques mots, et en particulier ton parcours de militante ?
Bonjour à toutes et à tous !
Je m’appelle Rachel Nakache et à côté de mes études de droit, je suis volontaire en Service Civique au Fonds Social Juif Unifié (FSJU), au sein de la délégation Marseille-Provence. Et j’ai plusieurs engagements associatifs.
J’ai récemment rejoint la section marseillaise de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF), où j’occupe le poste de secrétaire générale. Mon rôle est d’œuvrer pour la défense des droits des étudiants juifs au sein des universités de notre ville. Cela implique de représenter l’UEJF lors de rencontres avec les autorités universitaires, de coordonner des initiatives visant à sensibiliser contre l’antisémitisme sur les campus.
Aussi, je suis bénévole au sein de l’ONG Diploact France, où je contribue à la lutte contre l’antisémitisme, l’antisionisme et la désinformation sur le conflit israélo-palestinien. Cela comprend la recherche, l’analyse et la diffusion d’informations factuelles et objectives pour contrer les fausses narrations et les préjugés.
Et je serai prochainement bénévole au Camp des Milles, en qualité de « passeuse de mémoire », j’aurai l’opportunité de contribuer à la préservation de la mémoire de la Shoah et à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. En m’impliquant dans des activités éducatives et des programmes de sensibilisation, je participerai à l’effort collectif visant à prévenir les atrocités du passé de se reproduire et à promouvoir les valeurs de tolérance et de respect.
Récemment, j’ai été honorée de me voir proposer un poste au sein d’une future association prometteuse : la Jeunesse politique, du Parlement régional de la jeunesse. Cette nouvelle opportunité représente une chance supplémentaire d’approfondir mon engagement en faveur de la jeunesse et de la démocratie locale.
- Tu es donc volontaire en service civique au FSJU à Marseille, en quoi consiste ta mission ? Et pourquoi as-tu voulu aller vers celles-ci ?
Quand j’ai signé mon contrat, j’avais choisi la mission « Lutte contre le décrochage scolaire ». À cet égard, je devais, entre autres, donner des cours particuliers à des enfants issus de familles défavorisées, en partenariat avec le CASIM. Néanmoins, mon tuteur (Benjamin Sitbon, que je remercie vivement) m’a finalement confié la tâche de création d’un podcast : « Lehaïm » (À la vie, en hébreu). J’ai donc l’immense honneur d’interviewer des survivants de la Shoah, mais aussi des personnes qui ont été cachées pendant la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elles étaient enfants. Les interviews sont axées autour de quatre grandes parties : le judaïsme, la jeunesse, l’engagement et le regard qu’ont les invités sur le monde d’aujourd’hui. Ces témoignages offrent une perspective directe et authentique sur des événements historique afin de préserver la mémoire de ce passé pour les générations futures. En partageant les expériences personnelles des rescapés, centrées sur les périodes d’avant et d’après-guerre, les auditeurs sont incités à réfléchir profondément aux réalités de la discrimination, de la persécution et de la violence. Ainsi, cette initiative ne se contente pas seulement de documenter l’histoire : elle établit un lien puissant entre les différentes générations. À travers cette démarche se dessine un véritable dialogue intergénérationnel, où les voix du passé résonnent dans le présent pour éclairer le futur.
Il y a quelques années, le département jeunesse et l’association Passerelles qui vient en aide aux survivants de la Shoah et aux enfants cachés avaient réalisé ensemble le podcast » À la vie, citoyens ! », qui mettait en relation un jeune service Civique et un aîné rescapé des camps pour un échange filmé. Ce programme a été diffusé ensuite dans certains établissements scolaires pour montrer l’importance de la transmission. La seconde saison du podcast « À ton âge » est également en cours de réalisation et permet à des jeunes d’échanger avec un aîné autour de thématiques variées telles que l’engagement, le racisme ou l’écologie. Vous l’aurez compris, le thème de l’intergénérationnel est extrêmement important à NOÉ pour la jeunesse et il figure dans les missions principales des volontaires en Service Civique.
3. Tu interviens régulièrement à la Radio Jeunesse Marseille (RJM) by NOÉ pour y aborder des thématiques autour de l’engagement des jeunes dans la société, commenter l’actualité, quelles valeurs et enseignements souhaites-tu véhiculer au public ?
Mon entourage sait à quel point j’aime les échanges et les débats sur n’importe quelle question : la théologie, la religion, la psychologie, l’actualité, TOUT ! Pour moi, la diversité des opinions est une richesse, et je crois fermement que chaque point de vue mérite d’être entendu et respecté, pourvu qu’il soit soutenu de manière solide et argumentée. C’est justement parce que j’aime argumenter et convaincre que je veux devenir avocate ! En plus, j’ai toujours raison (rires).
Plus sérieusement, j’apprécie la confrontation constructive des idées, et je pense qu’en tant que jeunes, il est important de participer à des émissions radio comme celles-ci. La jeunesse d’aujourd’hui a tendance à être dégradée, voire sous-estimée. A travers ces émissions, je pense que nous, les jeunes chroniqueurs, pouvons montrer que nous sommes réfléchis, que nous avons des arguments, que nous savons les défendre, et surtout, que nous avons un esprit critique sur des débats d’actualité. Ces émissions permettent de déconstruire les stéréotypes négatifs souvent associés à la jeunesse actuelle, et j’encourage chaque jeune à y participer.
La radio permet d’encourager le dialogue et donc de contribuer à construire un environnement où le respect mutuel est valorisé : écouter d’autres personnes qui contredisent nos arguments permet de reconnaître l’importance d’être ouverte à l’apprentissage. Il faut être curieux et ouvert d’esprit pour explorer différents domaines de connaissance. Dans cette optique, en préparant les émissions, j’apprends énormément de notions, ce qui m’enrichit intellectuellement ; et j’espère que ces mêmes connaissances sensibilisent le public sur des questions importantes, mènent à la réflexion et favorisent une meilleure compréhension des enjeux.
- Qu’est-ce que tu attends de cette expérience de volontaire en Service Civique pour tes projets futurs ? »
En toute honnêteté, je pense qu’effectuer un service civique ne peut que valoriser mon CV et mon dossier universitaire. Cette expérience témoigne d’un engagement citoyen qui ne manquera pas de susciter l’intérêt des recruteurs. En effet, elle démontre ma volonté de contribuer activement à la société et de m’impliquer dans des projets qui vont au-delà de mes propres intérêts.
C’est aussi une chance de développer un réseau professionnel solide et diversifié. Ces connexions pourraient non seulement m’offrir des conseils et des mentors pour guider mes ambitions futures, mais aussi ouvrir des portes vers des opportunités de carrière et de collaboration que je pourrais exploiter tout au long de ma vie professionnelle.
S’agissant d’une partie des missions qui me sont confiées, la radio et le podcast, cela me permet de travailler sur mon éloquence, sur mes arguments, ma force de conviction, etc., tout autant d’éléments qui sont importants pour mes objectifs professionnels : être avocate et professeure dans les universités.
Ainsi, je finirai par inciter chaque jeune qui me lit à s’engager dans une mission de Service Civique : cette expérience offre bien plus que de simples missions, elle constitue une véritable opportunité de croissance personnelle et de contribution à la société ! Ne sous-estimez pas l’impact positif que vous pouvez avoir en consacrant du temps à aider les autres !