Eva Labat, 18 ans, étudiante en communication et journalisme a rejoint la promotion des volontaires en Service Civique en mai 2023. Ambassadrice de la mémoire au camp de Gurs dans les Pyrénées, et lauréate du Concours National de la Résistance et de la Déportation il y a quelques années, Eva a un parcours très engagé dans les questions liées à la transmission de la Mémoire. Arrivée fraichement à Paris pour poursuivre ses études, elle a choisi de poursuivre son engagement en tant que Volontaire en Service Civique à la Direction de l’Action Jeunesse du FSJU, se consacrant ainsi à ces questions mémorielles, notamment autour du Prix et des ateliers Annie et Charles Corrin.
Bonjour Eva, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Eva Labat, je suis étudiante en première année de communication, et cette année, j’ai décidé de m’engager en dehors de mon temps d’étude pour effectuer un Service Civique au sein de NOÉ, le département jeunesse du Fonds Social Juif Unifié.
Mon désir de me rendre utile vient de mon engagement au lycée sur les questions de Mémoire. Je suis Ambassadrice du camp de Gurs depuis 2020 et ai remporté il y a deux ans le prix académique collectif du Concours National de la Résistance et de la Déportation en rédigeant un ouvrage qui fait désormais partie de la bibliothèque du Mémorial de la Shoah et de Yad Vashem. Cette expérience m’a poussée à chercher d’autres moyens d’agir et de contribuer à des causes qui me tiennent à cœur, et je me suis vite rendu compte qu’il est difficile de faire entendre sa voix à l’université. Le service civique m’est alors apparu comme une suite logique, d’où mon engagement actuel au sein de NOÉ, plus précisément sur les questions liées à la transmission de la Mémoire.
Le Prix Annie et Charles Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah est porté depuis 2 ans par NOÉ. Ce prix récompense des travaux effectués par des classes ou des mouvements de jeunesse sur un travail autour de la transmission de la mémoire de la Shoah. Cette année, NOÉ a mis en place les « Ateliers Annie et Charles Corrin”, qui ont pour objectif de prolonger la vie du Prix en organisant des rencontres ou des formations sur la transmission de la mémoire de la Shoah.
Tu participes activement à la réalisation de ces ateliers qui constituent la base de ta mission de Service Civique autour de la thématique de la “Mémoire et Transmission”. Tu as participé à l’organisation d’un atelier avec Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz, qui est venue témoigner devant plus de 300 jeunes. Quel souvenir gardes-tu de ce moment ?
NOÉ coordonne le prix Annie et Charles Corrin et est à l’initiative des ateliers Corrin. C’est par ce biais que j’ai pu m’impliquer activement dans l’organisation d’événements tels que la rencontre avec Ginette Kolinka. J’ai, à cette occasion, été chargée de l’élaboration d’un livret pédagogique destiné au public avec le portrait de Ginette, quelques éléments sur sa vie et une bibliographie des ouvrages qui lui sont destinés. J’ai également été associée aux préparatifs et à logistique de cette rencontre. C’était pour moi une première expérience dans l’événementiel et je me suis sentie très investie dans cette mission auprès de la Jeunesse. J’ai aussi eu la chance de réaliser une chronique pour revenir sur l’événement et pour parler de manière plus générale de la transmission de la Mémoire de la Shoah lors de l’émission bimensuelle de NOÉ « Lunch by NOÉ » sur RCJ.
La rencontre avec Ginette a été un moment particulièrement marquant. C’est une femme extrêmement positive et a véhiculé un vrai message d’espoir à la jeunesse largement représentée dans la salle, et qui venait de toute l’Ile de France, pour l’écouter. Ils ont pu découvrir son histoire, de son enfance paisible à Paris jusqu’au retour des camps chez sa mère en passant bien évidemment par toute l’horreur vécue pendant la période de sa déportation. Voir tous ces jeunes de tous milieux et de toutes religions accueillir le témoignage d’une rescapée de la Shoah et prêts à le faire vivre m’a profondément inspiré et m’a donné envie de continuer à promouvoir ces valeurs qui me tiennent à cœur.
Quel est l’importance de la transmission de cette mémoire aux jeunes générations ?
À l’heure où les derniers témoins de la Shoah disparaissent, il nous incombe de prendre le relais. C’est pourquoi le travail de transmission auprès des jeunes est d’une importance capitale. Il est essentiel que nous prenions (ndlr la jeune génération) conscience des drames du passé, mais surtout des horreurs qui pourraient se reproduire si nous ne restons pas vigilants. La transmission de la Mémoire permet sans aucun doute de rendre hommage aux victimes en préservant leur souvenir vivant, mais elle doit également nous permettre de lutter contre l’antisémitisme et plus généralement, nous rendre vigilant face aux discours de haine.
En quoi ton rôle de Volontaire en Service Civique t’a-t-il personnellement enrichi ?
Le service civique est une expérience extrêmement enrichissante tant sur le plan personnel que dans mon parcours d’étudiante. L’un des aspects les plus bénéfiques de cette expérience a été la possibilité de me confronter à des projets très différents les uns des autres et donc de développer un éventail de compétences et de connaissances que je n’apprends pas à la fac: Perfectionner mes compétences rédactionnelle en écrivant un article pour la newsletter du département Jeunesse, participer à une émission de Radio et soigner mon élocution et mon vocabulaire, prendre la parole en public pour donner les consignes auprès d’un groupe de jeunes. Ces compétences s’avèrent non seulement utiles dans mes études, mais aussi dans ma vie quotidienne.
J’ai également beaucoup apprécié travailler avec l’équipe de NOÉ pour la Jeunesse, des professionnels formidables avec qui je partage des intérêts communs sur les questions d’engagement et de transmission.
Le volontariat en Service Civique est une expérience extrêmement enrichissante et qui constitue un véritable tremplin dans la vie d’un jeune. C’est une mission rémunérée de 8 mois, encadrée par une équipe qui nous accompagne et nous donne l’opportunité de réaliser des projets d’envergure, qui n’auraient pu voir le jour sans ce dispositif.
Si toi aussi tu souhaites rejoindre la promotion des volontaires en Service Civique du FSJU, envoie CV et LM à contactnoe@fsju.org pour un début de mission en Septembre/Octobre.